lundi 30 novembre 2015

Le journalisme d’infiltration, la trouvaille d’Anas Anas





Anas Aremeyaw Anas
Il n’est pas aussi célèbre que les inspecteurs Derrick ou encore Colombo mais Anas Aremeyaw Anas est une vraie star, un mythe vivant au Ghana. Tout comme ces défunts acteurs de films policiers, il traque les malfrats, les délinquants. Bref toutes les personnes hors-la-loi du pays de Kouamé Krumah sont dans son viseur.

Son mode opératoire pour mettre à genou les anticonformistes est digne d’Hollywood : fausse identité, piège, camouflage... D’ailleurs, Ryan Mullins ne s’est pas trompé. Lui qui vient de produire « Chameleon », un film-documentaire sur Anas Anas. Le journalisme d’infiltration tel que pensé par le « James Bond » ghanéen est « basé sur la révélation des faits pour honnir, les mises en accusation judiciaires pour sanctionner et enfin l’éducation ». Pour arriver à ses fins, Anas Anas dispose d’une télévision et d’un journal. Sur son tableau de chasse, figurent récemment des dizaines de magistrats ghanéens écroués dans le cadre de son enquête sur la corruption qui gangrène la justice.
Anas Aremeyaw Anas ne peut pas réinventer la roue. Que nenni ! L’appartenance à une corporation implique la stricte observation d’un certain nombre de normes. Dès lors, il ne doit pas, sous aucun prétexte, fouler aux pieds les règles les plus élémentaires du métier. La collecte de l’information doit se faire selon les moyens connus du journalisme. Voilà le principe car le recours à des procédés clandestins doit être exceptionnel. Loin d’être un justicier, le journaliste est celui qui, conscient de la sacralité des faits et respectueux des règles d’éthique et de déontologie, informe juste et vrai. Informer est donc la fonction première du journaliste. Il n’est point question pour un journaliste de se prendre pour un policier ou un juge. Les armes du journaliste ne sont-elles pas la plume, le micro et la caméra pour informer, éduquer et divertir.

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