lundi 30 novembre 2015

Le journalisme d’infiltration, la trouvaille d’Anas Anas





Anas Aremeyaw Anas
Il n’est pas aussi célèbre que les inspecteurs Derrick ou encore Colombo mais Anas Aremeyaw Anas est une vraie star, un mythe vivant au Ghana. Tout comme ces défunts acteurs de films policiers, il traque les malfrats, les délinquants. Bref toutes les personnes hors-la-loi du pays de Kouamé Krumah sont dans son viseur.

Son mode opératoire pour mettre à genou les anticonformistes est digne d’Hollywood : fausse identité, piège, camouflage... D’ailleurs, Ryan Mullins ne s’est pas trompé. Lui qui vient de produire « Chameleon », un film-documentaire sur Anas Anas. Le journalisme d’infiltration tel que pensé par le « James Bond » ghanéen est « basé sur la révélation des faits pour honnir, les mises en accusation judiciaires pour sanctionner et enfin l’éducation ». Pour arriver à ses fins, Anas Anas dispose d’une télévision et d’un journal. Sur son tableau de chasse, figurent récemment des dizaines de magistrats ghanéens écroués dans le cadre de son enquête sur la corruption qui gangrène la justice.
Anas Aremeyaw Anas ne peut pas réinventer la roue. Que nenni ! L’appartenance à une corporation implique la stricte observation d’un certain nombre de normes. Dès lors, il ne doit pas, sous aucun prétexte, fouler aux pieds les règles les plus élémentaires du métier. La collecte de l’information doit se faire selon les moyens connus du journalisme. Voilà le principe car le recours à des procédés clandestins doit être exceptionnel. Loin d’être un justicier, le journaliste est celui qui, conscient de la sacralité des faits et respectueux des règles d’éthique et de déontologie, informe juste et vrai. Informer est donc la fonction première du journaliste. Il n’est point question pour un journaliste de se prendre pour un policier ou un juge. Les armes du journaliste ne sont-elles pas la plume, le micro et la caméra pour informer, éduquer et divertir.

mardi 24 novembre 2015

Eliminatoires CDM 2018 : Le Sénégal triomphe de Madagascar sans convaincre




Mame Biram DIOUF, troisième buteur des Lions
Tenus en échec vendredi dernier par les Baréa (2-2), les Lions de la téranga se sont qualifiés pour le troisième et dernier tour des éliminatoires de la coupe du monde 2018 prévue en Russie. Les protégés d’Aliou Cissé sont sortis victorieux de leur duel face aux Malgaches (3-0).

Les trois buts sénégalais ont été inscrits par Cheikhou Kouyaté (19 mn), Moussa Konaté (55 mn) et Mame Biram Diouf (82 mn). En venant à bout de Madagascar, le Sénégal a renoué avec la victoire qui le fuyait depuis trois matches (défaites en Afrique du Sud, en Algérie et nul à Madagascar). D’aucuns pensaient que les Lions allaient étriller les Baréa lors de la double confrontation. Hélas, il n’en fut rien. Le score flatteur de ce match couperet cache bien les insuffisances d’une équipe peu rassurante. Après avoir frôlé la correctionnelle à l’aller, le Sénégal a été bousculé par une vaillante formation malgache qui est tombée les armes à la main au stade Léopold Sédar Senghor.
Les puristes du ballon rond ont dû souffrir au stade ou devant leur petit écran en voyant le jeu du Sénégal. Pour un match qu’ils se devaient de remporter sans coup férir, les « fauves » ont été bousculés par des Malgaches décomplexés. Durant les quatre-vingt-dix minutes de la rencontre, jamais le Sénégal n’a été maître des débats. Les Lions de la téranga ont fait montre d’une maladresse déconcertante dans les transmissions, les contrôles.
Sur le plan défensif comme offensif, l’équipe a montré des signes inquiétants de fébrilité face à une formation qui n’est pourtant  pas une foudre de guerre. Les dernières sorties des Lions à quelques mois du début de l’étape ultime avant le Mondial russe, m’inquiète au plus haut point. Aliou Cissé et ses hommes doivent revoir leur copie au risque de voir l’horizon moscovite s’assombrir.