Anas Aremeyaw Anas |
Son
mode opératoire pour mettre à genou les anticonformistes est digne d’Hollywood :
fausse identité, piège, camouflage... D’ailleurs, Ryan Mullins ne s’est pas
trompé. Lui qui vient de produire « Chameleon »,
un film-documentaire sur Anas Anas. Le journalisme d’infiltration tel que pensé
par le « James Bond » ghanéen est « basé sur la révélation des faits pour honnir, les mises en accusation
judiciaires pour sanctionner et enfin l’éducation ». Pour arriver à
ses fins, Anas Anas dispose d’une télévision et d’un journal. Sur son tableau
de chasse, figurent récemment des dizaines de magistrats ghanéens écroués dans
le cadre de son enquête sur la corruption qui gangrène la justice.
Anas
Aremeyaw Anas ne peut pas réinventer la roue. Que nenni ! L’appartenance à
une corporation implique la stricte observation d’un certain nombre de normes. Dès
lors, il ne doit pas, sous aucun prétexte, fouler aux pieds les règles les plus
élémentaires du métier. La collecte de l’information doit se faire selon les
moyens connus du journalisme. Voilà le principe car le recours à des procédés
clandestins doit être exceptionnel. Loin d’être un justicier, le journaliste
est celui qui, conscient de la sacralité des faits et respectueux des règles
d’éthique et de déontologie, informe juste et vrai. Informer est donc la
fonction première du journaliste. Il n’est point question pour un journaliste
de se prendre pour un policier ou un juge. Les armes du journaliste ne
sont-elles pas la plume, le micro et la caméra pour informer, éduquer et
divertir.